L'organisation intergouvernementale Eurocontrol a présenté son chiffrage du mouvement social qui affecté le trafic aérien jeudi 3 et vendredi 4 juillet. La position géographique de la France, "carrefour" de l'Europe, a fait de la grève des aiguilleurs du ciel une source de perturbations en cascade à l'échelle continentale.

( AFP / CHARLY TRIBALLEAU )
1.422 annulations, des retards en pagaille, et d'indénombrables effets domino. L'organisme de surveillance du trafic Eurocontrol a révélé son estimation du coût de la grève de contrôleurs aériens français la semaine dernière, qui s'élève à environ 120 millions d'euros pour les compagnies européennes.
Ce mouvement social, les 3 et 4 juillet, "a provoqué des coûts d'environ 47 millions d'euros pour des retards, et quelque 73 millions pour des annulations" de vols au secteur aérien européen, a détaillé Eurocontrol dans un communiqué.
Plus de 10% des vols ont subi les effets de la grève
La grève, déclenchée par deux syndicats minoritaires d'aiguilleurs du ciel français réclamant une amélioration des conditions de travail et des effectifs plus importants, a "touché plus d'un million de passagers, dont 200.000 n'ont pas pu voler comme ils l'avaient prévu en raison d'annulations", a ajouté Eurocontrol.
L'organisme a relevé 1.422 annulations de vols, soit 4,7% des trajets prévus, lors de chacun des deux jours de grève. En outre, chaque jour, des retards ont affecté 3.713 vols en moyenne, soit 10,7% de l'ensemble des liaisons programmées.
Selon la Direction générale de l'aviation civile, 272 contrôleurs aériens ont participé à la grève jeudi et 251 vendredi, sur un millier de personnels de service. Le deuxième syndicat d'aiguilleurs du ciel, l'Unsa-Icna (17% des voix aux dernières élections professionnelles), a lancé ce mouvement et a été rejoint par la troisième force syndicale de la profession, l'Usac-CGT (16%).
Parmi les griefs de l'Unsa-Icna: "un sous-effectif entretenu et responsable des retards une bonne partie de l'été", des outils obsolètes et "un management toxique, incompatible avec les impératifs de sérénité et de sécurité exigés". Samedi, le syndicat a salué une "mobilisation historique" mais n'a pas donné d'indication sur la suite du mouvement, alors que le ministre chargé des Transports, Philippe Tabarot, a exclu de céder aux revendications "inacceptables" des grévistes.
Une réforme contestée est en cours pour établir un pointage des contrôleurs à la prise de poste, après un "incident grave" à l'aéroport de Bordeaux fin 2022, quand deux avions avaient failli entrer en collision. Une enquête en avait fait peser la responsabilité sur une organisation défaillante du travail des aiguilleurs, en dehors du cadre légal et sans respect du tableau de service.
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