Créer des conditions favorables aux projets d'enfants permettrait à la génération nombreuse, née entre 2000 et 2010 et qui sera en âge de procréer d'ici 2030-2040, de relancer la natalité française.

( AFP / LOIC VENANCE )
La France n'est pas condamnée à voir son taux de natalité continuer à chuter, comme ces dernières années, estime vendredi 4 juillet l'Académie de médecine, qui émet une série de recommandations pour redonner "confiance" aux jeunes générations et d'inverser la tendance.
Le recul de la natalité "n'est pas une fatalité", estime dans un rapport l'Académie de médecine. Cette tendance traduit "des arbitrages individuels dans un environnement devenu trop peu accueillant pour les projets d'enfants".
Parmi les facteurs qui expliquent cette baisse, l'Académie identifie notamment des raisons médicales, comme l'infertilité qui "touche environ 15% des couples". Elle met également en avant des facteurs sociétaux, tels que le manque de modes de garde, la crise du logement ou encore les incertitudes géopolitiques et environnementales.
Si les conditions devenaient "favorables", la natalité pourrait "rebondir" grâce à la génération nombreuse, née entre 2000 et 2010, qui sera en âge de procréer d'ici 2030-2040, indique l'Académie de médecine.
Elle émet ainsi une série de préconisations pour "lever les freins structurels" qui restreignent les projets d'enfants.
10.000 places en crèches
En premier lieu, elle recommande de réformer la politique familiale, en r evalorisant les aides familiales et en créant une "prestation à l'enfant" , universelle, versée dès le premier enfant. Elle préconise de réformer le congé parental pour créer un congé plus court et mieux indemnisé , comme l'envisage actuellement le gouvernement.
L'Académie de médecine recommande de développer un droit effectif à la garde d'enfant et de créer 100.000 places en crèches, à l'heure où la France connait un manque important, dans un contexte de pénurie de personnel. En parallèle, elle souligne la nécessité de "renforcer les filières de formation" et "revaloriser les salaires" dans la petite enfance pour pallier à ces difficultés de recrutement.
Parmi les autres priorités : lutter contre l'infertilité ou encore réduire la mortalité infantile.
A noter, les démographes soulignent que les incitations monétaires et fiscales sont habituellement peu efficaces pour faire évoluer la natalité. En revanche, les mesures permettant de mieux concilier vie professionnelle et familiale peuvent avoir un impact, toutefois difficile à évaluer.
Depuis 2011, le nombre de naissances a reculé chaque année en France, à l'exception de 2021, qui a connu un léger rebond après les confinements liés au Covid-19, selon l'Insee. En 2024, 663.000 bébés ont vu le jour dans le pays, soit le plus faible nombre de naissances sur un an, depuis la fin de la Seconde guerre mondiale.
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