L'"année blanche" évoquée pour réaliser des économies "peut être une idée utile", mais "ne suffit pas", selon François Villeroy de Galhau.

François Villeroy de Galhau à Francfort, en Allemagne, le 22 novembre 2024. ( AFP / KIRILL KUDRYAVTSEV )
Avec l'augmentation des dépenses de santé, de défense et des intérêts de la dette, la France va devoir trouver des économies substantielles dans d'autres secteurs, a avancé jeudi 10 juillet le gouverneur de la Banque de France, François Villeroy de Galhau, qui s'inquiète d'une dépense publique supérieure à l'inflation en 2026.
"Il ne faut pas que le total des dépenses publiques, y compris les dépenses sociales et les dépenses locales, augmente l'an prochain plus que l'inflation", attendue à 1%, a expliqué le gouverneur sur RMC , alors que le gouvernement cherche à trouver 40 milliards d'euros d'économies l'an prochain .
"Sinon, nos comptes publics vont continuer à s'enfoncer et nous serons de plus en plus dépendants, prisonniers de notre dette" a-t-il ajouté. Comme "certaines dépenses vont augmenter plus que l'inflation : les intérêts de la dette, la défense, la santé... il faut que d'autres dépenses augmentent nettement moins que l'inflation", a-t-il détaillé.
Une "année blanche", c'est-à-dire un gel des crédits au niveau de cette année, sans revalorisation liée à l'inflation, "peut être une idée utile pour certaines dotations" aux ministères et aux collectivités , "peut-être certaines dépenses sociales", a-t-il ajouté, mais "ça ne suffit pas".
"Ajustements sur les niches fiscales" ?
"Il faudra aussi des économies précises et documentées", a ajouté François Villeroy de Galhau, citant "les dépenses d'apprentissage très coûteuses pour des étudiants des grandes écoles", ou "les dépenses de santé".
Il s'est redit "extrêmement sensible à la justice sociale" , estimant que "ça doit être un critère de regarder d'abord certaines dépenses qui profitent davantage aux plus favorisés ou dont ils n'ont pas vraiment besoin".
Il a estimé qu'il "ne faut pas exclure" que le budget comprenne "certains ajustements sur les niches fiscales et sociales" pour compenser le retrait l'an prochain de la surtaxe d'impôt sur les sociétés qu'ont dû acquitter cette année les grandes entreprises.
Au lendemain de la publication de l'enquête de conjoncture pour juin de la Banque de France, le gouverneur a remarqué que "l'économie français se maintient plutôt" , avec une "croissance ralentie, mais qui reste positive", prévue à 0,6% cette année.
"Juin est sensiblement meilleur que mai, qui avait été très affecté par les ponts. Ca vaut à peu près pour l'ensemble des secteurs, avec une force particulière pour l'industrie aéronautique et les industries liées à la défense", s'est réjoui le gouverneur, qui a souligné "une stabilisation du bâtiment qui avait beaucoup souffert jusqu'à l'été dernier".
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