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La cigarette bannie à la plage et au parc mais pas en terrasse
information fournie par AFP 28/06/2025 à 13:07

Le non-respect de cette interdiction pourra être sanctionné par une contravention de quatrième classe, soit 135 euros ( AFP / Fred TANNEAU )

Le non-respect de cette interdiction pourra être sanctionné par une contravention de quatrième classe, soit 135 euros ( AFP / Fred TANNEAU )

Fumer à la plage, dans un parc, sous un abribus ou devant un lycée, cela devient officiellement interdit partout en France. Cette interdiction visant à protéger les enfants ne concerne pas les terrasses de cafés et restaurants, au grand dam des associations anti-tabac.

Promise fin 2023 et annoncée fin mai par Catherine Vautrin, cette mesure, actée dans un décret samedi au Journal officiel entrant en vigueur dès dimanche, s'applique notamment aux plages "pendant la saison balnéaire", aux parcs et jardins publics, aux "zones affectées à l'attente des voyageurs" dans les transports.

Il concerne aussi les abords immédiats des bibliothèques, équipements sportifs (stades, piscines...), établissements scolaires ou accueillant des mineurs, où il sera interdit de griller une cigarette "dans un périmètre d’au moins 10 mètres", a précisé le ministère de la Santé dans un communiqué.

Un nouveau texte doit, "dans les prochains jours", fixer formellement ce périmètre et la nouvelle signalisation - un pictogramme - de ces nouveaux "espaces sans tabac", selon le ministère.

Dans une galerie commerçante à Paris, le 3 juin 2025 ( AFP / JOEL SAGET )

Dans une galerie commerçante à Paris, le 3 juin 2025 ( AFP / JOEL SAGET )

Les cigarettes électroniques ne sont pas concernées par cette interdiction, qui ne s'applique pas aux terrasses de cafés et de restaurants.

Toute infraction "pourra être sanctionnée par une contravention de quatrième classe, soit une amende forfaitaire de 135 euros, pouvant aller jusqu’à 750 euros", précise le ministère qui avait toutefois promis fin mai une période de "pédagogie".

"Là, où il y a des enfants, le tabac doit disparaître. Un parc, une plage, une école, ce sont des lieux pour jouer, apprendre, respirer. Pas pour fumer", soulignent Catherine Vautrin, ministre de la Santé, et Yannick Neuder, ministre délégué chargé de la Santé, y voyant "un pas de plus vers une génération sans tabac".

- Cohabitation en terrasse -

L'élargissement des espaces sans tabac faisait partie des mesures prévues par le Programme national de lutte contre le tabac (PNLT) 2023-2027, avec l'ambition de "relever le défi d'une génération débarrassée du tabac dès 2032".

Désireuses d'agir, 1.600 communes volontaires ont déjà élargi l'interdiction de fumer dans les lieux publics à des parcs, plages, pistes de ski, abords d'écoles... soit 7.000 espaces sans tabac, dans des expérimentations locales accompagnées par la Ligue contre le cancer.

Une terrasse de brasserie à Paris, le 19 mai 2021 ( AFP / Bertrand GUAY )

Une terrasse de brasserie à Paris, le 19 mai 2021 ( AFP / Bertrand GUAY )

Très attendue par les organisations de lutte contre le tabagisme, l'interdiction permettant de "dénormaliser" l'usage du tabac dans l’espace public "va dans le bon sens, mais reste insuffisante", déclare à l'AFP Yves Martinet, le président du Comité National Contre le Tabagisme (CNCT).

"La ministre s'appuie sur la protection des enfants" mais ces derniers "vont aussi sur les terrasses", souligne ce pneumologue.

Franck Delvau, président de l'Umih (Union des métiers et des industries de l'hôtellerie) d'Ile-de-France, se satisfait pour sa part que les terrasses ne soient pas concernés: une telle interdiction ne ferait selon lui que déplacer le problème car "les gens en terrasse iraient fumer à côté des établissements".

"Fumeurs et non-fumeurs peuvent cohabiter" en terrasse, les "derniers lieux de convivialité et de liberté", abonde Franck Trouet, délégué général du Groupement des Hôtelleries et Restaurations de France (GHR).

- "Hameçonner les jeunes" -

En France, l'exposition passive à la fumée du tabac fait 3.000 à 5.000 morts par an, selon les chiffres officiels.

Dans les rues de Manosque, dans les Alpes-de-Haute-Provence, le 30 septembre 2024 ( AFP / JOEL SAGET )

Dans les rues de Manosque, dans les Alpes-de-Haute-Provence, le 30 septembre 2024 ( AFP / JOEL SAGET )

Le CNCT regrette l'absence dans le texte des cigarettes électroniques, dont les arômes servent à "hameçonner les jeunes". Or, "pour qu'une mesure soit efficace, il faut qu'elle soit claire : pas de consommation de produits contenant du tabac ou de la nicotine en public", martèle Yves Martinet.

Près de neuf Français sur dix (89%) iraient autant ou plus souvent sur des terrasses de cafés et restaurants non-fumeurs, et plus d'un tiers (35%) des fumeurs et vapoteurs souhaitent réduire leur exposition, dans un sondage publié en juin par l'association Demain Sera Non-Fumeur (DNF).

Le tabagisme est en baisse constante en France avec "la prévalence la plus faible jamais enregistrée depuis 2000", selon l'Observatoire français des drogues et des tendances addictives (OFDT).

Moins d'un quart des adultes de 18 à 75 ans déclaraient fumer quotidiennement en 2023, observe l'OFDT. Le tabagisme fait 75.000 morts par an et, selon l'OFDT, coûte 156 milliards d'euros par an à la société (vies, qualité de vie et productivité perdues, prévention, répression, soins...).

Le nouveau décret renforce aussi les sanctions en cas de vente de produits du tabac et du vapotage aux mineurs, qui constitue désormais une contravention de cinquième classe.

1 commentaire

  • 18:59

    Une amende pour les fumeurs. L'état montre ses muscles contre la cigarette. On est désolé, pour la coco, l'état ne peut rien. Ça se règle à la Kalach....


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