Le locataire de Bercy a pointé l'évolution structurelle des obligations d'Etat entre Paris et du voisin transalpin, bien détaché de son image "ClubMed" du début du siècle.

Eric Lombard, à Paris, le 26 juin 2025 ( AFP / JULIEN DE ROSA )
"C'est critique de rétablir notre équilibre budgétaire". A l'occasion des Rencontres économiques d'Aix-en-Provence, Eric Lombard a lancé l'alerte face à "l'urgence" de stabiliser la dette française, qui subit un déclassement remarqué au sein même de l'Union européenne, illustré par les obligations d'Etat.
Ainsi, pour la première fois depuis 2005, le taux des Bons du trésor italien (BTP) à 5 ans est passé vendredi en dessous de celui des Obligations assimilables du Trésor (OAT) françaises comparables (dont la maturité diffère légèrement, à cinq ans et huit mois, ndlr), à 2,65% contre 2,67%, rapporte Les Echos .
"On est à un moment qui est tout à fait historique, parce que depuis hier soir, nous empruntons plus cher que l'Italie", a ainsi lancé le ministre de l'Economie samedi 5 juillet depuis la cité provençale, lors d'une conférence.
Ajuster la dépense pour ne pas augmenter les impôts
Comment expliquer cette tendance? "D'une part parce que l'Italie a 'fait le job' d'ajustement, mais parce que nous ne l'avons pas fait pas assez, et d'une façon pas assez crédible", estime le ministre. "Cette année, la charge de la dette, c'est 67 milliards d'euros, plus que le budget de la défense, et dans trois ans, ce sera 100 milliards. Si on stabilise pas la dette, on va perdre toute capacité de souveraineté, et notre capacité à préparer l'avenir", a t-il abondé. "On doit faire un effort de stabilisation de la dépense publique. C'est par l'ajustement de la dépense que nous rétablirons l'équilibre et pas par les augmentations d'impôts", a t-il encore estimé.
Selon Les Echos , la donne pourrait évoluer également concernant les obligations à 10 ans, les plus fréquentes. A l'instar d'autres membres des Etats "ClubMed" comme l'Espagne et le Portugal, l'Italie pourrait bientôt afficher un taux de référence en deça de celui la France, affirme le quotidien. Le "spread" (écart) entre les taux français et italien s'est ainsi réduit en un an, passant de 0,7 à 0,16 point.
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