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L'Assemblée rejette la censure de François Bayrou, l'esprit tourné vers l'automne budgétaire
information fournie par AFP 01/07/2025 à 21:07

Le Premier ministre François Bayrou à l'Assemblée nationale, le 1er juillet 2025 ( AFP / JULIEN DE ROSA )

Le Premier ministre François Bayrou à l'Assemblée nationale, le 1er juillet 2025 ( AFP / JULIEN DE ROSA )

Un trimestre de gagné pour François Bayrou? Le Premier ministre a survécu mardi à une huitième motion de censure, déposée par le PS et soutenue par la gauche, mais pas par le RN, qui donne rendez-vous aux débats budgétaires à l'automne.

Sans surprise, en l'absence annoncée du soutien des députés lepénistes et de leurs alliés de l'UDR, la motion de censure n'a recueillie que 189 voix sur les 289 nécessaires pour faire tomber le gouvernement.

Presque cinq mois après leur accord de non-censure pour laisser passer les budgets de l'Etat et de la Sécurité sociale, les socialistes ont accusé le Premier ministre de "trahison", avec en toile de fond le conclave sur les retraites entre partenaires sociaux, qui s'est conclu sans accord.

Les socialistes reprochent à François Bayrou d'avoir promis dans son courrier initial une discussion entre partenaires sociaux "sans totem ni tabou", et d'avoir promis le "dernier mot au Parlement", avant de fermer la porte à un rabaissement de l'âge légal de départ et à l'idée de déposer un texte comportant la mesure d'âge au Parlement.

Le Premier ministre posait toutefois dans son courrier comme condition "un accord politique et (un) équilibre financier global maintenu".

La présidente du groupe RN à l'Assemblée nationale, Marine Le Pen, le 1er juillet 2025 à l'Assemblée, à Paris ( AFP / JULIEN DE ROSA )

La présidente du groupe RN à l'Assemblée nationale, Marine Le Pen, le 1er juillet 2025 à l'Assemblée, à Paris ( AFP / JULIEN DE ROSA )

"En rompant votre promesse, vous avez choisi le déshonneur", a lancé depuis la tribune la socialiste Estelle Mercier, en défense de la motion de censure, associant ce fin connaisseur d'Henri IV à la figure d'un "Ravaillac", qui a "poignardé la liste de (ses) engagements".

En réponse, François Bayrou a ironisé sur la motion de censure, prétexte selon lui pour que le Parti socialiste rappelle qu'il est "dans l'opposition", et a invoqué "le devoir" de "l'intérêt général", "plus fort que toutes les menaces" de censure.

Sur le fond, il a défendu des avancées actées pendant le conclave qu'il compte présenter au Parlement à l'automne dans le budget de la Sécurité sociale, notamment pour un départ sans décote à 66 ans et demi, ou pour les retraites des femmes.

Et le chef du gouvernement d'insister sur l'équilibre financier du système de retraites, sous peine de provoquer "une guerre des générations": "Si personne n'alerte, si personne n'entend, nous allons nous perdre dans le surendettement".

"La réalité, c'est que notre système de retraite hypothèque notre avenir et celui de nos enfants", a abondé Stéphane Vojetta, apparenté au groupe macroniste.

- Censure inéluctable ? -

La gauche s'en est aussi pris au RN. "Dans cet ensemble de manœuvres détestables, vous avez un appui certain, le Rassemblement national" qui "n'abrogera pas la réforme des retraites", a tancé à la tribune Hadrien Clouet (LFI).

Le Premier ministre François Bayrou à l'Assemblée nationale, le 1er juillet 2025 ( AFP / JULIEN DE ROSA )

Le Premier ministre François Bayrou à l'Assemblée nationale, le 1er juillet 2025 ( AFP / JULIEN DE ROSA )

"Pour tous les électeurs du RN, ce vote servira de révélateur. Le Pen-Bardella sont sur le terrain social, économique, fiscal, la prolongation de Macron-Bayrou", a réagi le patron du PS, Olivier Faure.

"Nous avons à cœur de revenir sur une réforme (...) inutile (...) inefficace" et "profondément injuste", avait affirmé auparavant l'orateur RN Gaëtan Dussausaye.

Mais il a surtout donné "rendez-vous au budget", égrainant une série de "lignes rouges": "nouveaux coups portés contre le pouvoir d'achat des Français" et "impôts ou taxes supplémentaires sur les entreprises tant que vous n'aurez pas réduit le train de vie de l'État".

Il a également cité la "TVA sociale". En réponse à la piste "d'une année blanche", qui consisterait à geler retraites, prestations sociales et barème de l'impôt sur le revenu, pour faire des économies, il a répondu que le RN ne soutiendrait qu'"une année blanche pour la contribution nette française au budget de l'Union européenne".

Enfin sur le volet énergétique, il a affirmé que son groupe ne voulait "pas de décret sur la programmation pluriannuelle de l'énergie pour évacuer en quelques secondes un élément essentiel de la souveraineté française", alors que les débats sur ce sujet doivent reprendre à l'Assemblée en septembre.

Et l'automne s'annonce houleux pour le Premier ministre, qui devra naviguer entre les menaces de censure pour trouver 40 milliards d'euros d'économies.

Avec un soutien des plus minimalistes du bloc central, prompt à se déchirer.

"De toute façon il tombera. La seule question c'est quand. Si c'est à l'automne c'est dans la nature des choses", pense un cadre macroniste. "François Bayrou est menacé de censure depuis le lendemain de sa nomination", philosophe Patrick Mignola, ministre des Relations avec le Parlement et proche du Premier ministre, promettant "un budget courageux".

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2 commentaires

  • 01 juillet 22:59

    Budget courageux, mais surtout pas de CSG en plus ni d'impôts. Il faut simplement faire une revue de toutes les dépenses à commencer par celle de l'Elysée et les réduire drastiquement. Mme De GAULLE payait le gouter de ses petits enfants! qui paye lorsque la famille de Mme vient soit à l'Elysée ou à Briançon? partout, il y a du grain à moudre. L'aide au développement à l'Algérie pour qu'elle nous haïsse, nous piétine. Mettre fin de suite comme aux visas.


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