Eutelsat a annoncé en juin une augmentation de capital de 1,35 milliard d'euros qui verra l'État français devenir le premier actionnaire du groupe. L'opération devrait être achevée avant la fin de l'année.

( AFP / MARTIN LELIEVRE )
Le Royaume-Uni va injecter 163 millions d'euros dans l'opérateur européen Eutelsat, concurrent des satellites Starlink d'Elon Musk, a indiqué l'Élysée lors d'une visite d'État d'Emmanuel Macron outre-Manche, et alors que Paris a annoncé en juin un investissement de 717 millions d'euros dans l'entreprise.
"Tout comme la France, le Royaume-Uni considère Eutelsat comme un acteur stratégique de la connectivité spatiale et souhaite consolider la souveraineté satellitaire du pays en soutenant une entreprise dont le potentiel commercial a été démultiplié par le contexte géopolitique et le besoin d'indépendance des États", selon la présidence, qui confirme une information des Échos .
Deuxième opérateur mondial de satellites en orbite basse, qui permettent de faire fonctionner des services de télécommunications, Eutelsat est souvent présenté comme une alternative européenne à Starlink, de l'entreprise américaine SpaceX, propriété d'Elon Musk.
Eutelsat a annoncé le 19 juin une augmentation de capital de 1,35 milliard d'euros qui verra l'État français devenir le premier actionnaire du groupe et qui devrait notamment permettre le renouvellement de sa flotte de satellites.
L'État français actionnaire majoritaire
L'État, déjà actionnaire à hauteur de 13%, va ainsi augmenter sa participation de 717 millions d'euros, a alors précisé le cabinet du ministre de l'Économie Éric Lombard. Cela l'amènera à détenir 29% des parts de l'entreprise , via l'Agence des participations de l'État (APE), au terme de cette opération qui devrait aboutir "d'ici la fin de l'année 2025", selon Eutelsat.
L'investissement de Londres annoncé jeudi est en proportion de la participation actuelle du Royaume-Uni au capital, de 10,9%.
"Merci à nos amis britanniques de s'engager pleinement avec nous dans la suite de l'aventure Eutelsat. Ensemble on va plus loin !", a réagi Emmanuel Macron sur X. Il avait martelé le mois dernier, au salon de l'aéronautique du Bourget, que la montée de l'État français au capital de l'opérateur de satellites est un "enjeu de souveraineté" .
Avec une constellation de plus de 600 satellites depuis sa fusion avec le britannique OneWeb en 2023, le groupe cherche à développer le segment des contrats auprès de nouveaux clients étatiques.
Trois autres actionnaires du groupe, l'armateur français CMA-CGM, l'opérateur indien Bharti Airtel ainsi que le Fonds stratégique de participations (FSP) détenu par sept assureurs français, sont aussi impliqués dans cette augmentation de capital qui se déroulera en deux phases, avec une augmentation réservée de capital et un droit préférentiel de souscription, ouvert aux autres actionnaires.
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